Personnel de l'Institut

Ou Néron pour les intimes. Si il y a une chose à retenir du proviseur-adjoint, c'est qu'il est parfaitement incompétent. Il n'y a pas pire personne pour occuper ce poste. Imbu de sa personne, cruel et ridicule, il est de ceux qu'on aimerait pas croiser tous les matins à son petit déjeuner. Et heureusement, il se trouve trop important pour se mêler à la vie du pensionnat, et les étudiants ne le croisent qu'en de rares occasions, qui nécessitent une autorité supérieure qu'il se targue d'avoir. Mais, si il n'impose pas sa présence aux heures de classe, il croit faire une énorme faveur à tout le campus en organisant, tous les soirs, un concert de musique classique. En effet, il croit être le plus talentueux violoniste du pays, ou mieux, du monde. Il passe d'ailleurs le plus clair de son temps à pratiquer de son instrument. On pourrait croire qu'il serait bon à force, mais non, tout ce qui sort de son violon ressemble à s'y méprendre à des cris de chats agonisants. Un autre de ses passe-temps favoris est d'inventer des règles stupides à ajouter à son règlement déjà ridiculement long.

Madame, car elle est française. Et sa passion, c'est le système métrique, malheureusement pas en vigueur aux Etats-Unis. Elle a une collection impressionnante de mètres mesureurs, de double décimètres, de rubans à mesurer, tout le matériel pour mesurer tout et n'importe quoi. Ses cours consistent principalement en mesures de divers objets tous plus farfelus les uns que les autres. Elle distribuera ses objets, et d'un coup de règle sur le bureau, ordonnera qu'on les mesure, de long en large et en travers. Si ses cours sont d'un ennui mortel, elle sait reconnaître des qualités d'observation et de précision chez ses étudiants.

Dans la salle de Mr Remora flotte une drôle d'odeur, celle de la banane. Ceci est parfaitement normal, car le professeur qui enseigne là-dedans ne fait que s'enfiler banane sur banane, tout le long de ses cours. Ca ne serait pas si dérangeant si il ne parlait pas en même temps, sans discontinuer. Car ses cours ne consistent qu'en une inlassable prise de notes d'histoires toutes plus stupides et inutiles les unes que les autres. Et il ne faut pas tirer au flanc, si on veut se rappeler de chaque détail, aussi insignifiant soit-il, pour pouvoir décrocher une bonne note au contrôle final.

Mademoiselle Vuković est une jeune femme facile à vivre et bon public, puisqu'elle a tendance à rire pour tout et n'importe quoi. Difficile de savoir son âge, mais le fait qu'elle paraît bien plus jeune que la plupart du personnel de l'Institut pourrait encourager les élèves à être plus familiers avec elle. Pour éviter cela, elle n'a encore jamais donné son prénom à qui que ce soit. Souriante et sympathique, elle a tendance à être plutôt coulante avec les pensionnaires, mais si elle en attrape un en train de faire une bêtise, elle n'hésitera pas à appliquer le règlement, vous serez prévenus. D'origine croate, elle n'a pas une maîtrise parfaite de la langue de Shakespeare, et son accent ridicule la rend parfois difficile à comprendre.