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 Beauty lies in the eyes of the beholder

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Íseldur Jörðsson
Íseldur Jörðsson
Messages : 1
Date d'inscription : 10/11/2017
MessageSujet: Beauty lies in the eyes of the beholder   Beauty lies in the eyes of the beholder EmptyJeu 16 Nov - 13:30


Íseldur Jói Jórðsson

feat. Thomas Brodie-Sangster

Identité

Nom :
Jórðsson

Sexe :
Masculin

Date de Naissance :
inconnue

Taille & Poids :
1m76cm & 72kg

Etat civil:
Célibataire
Prénom :
Íseldur Jói

Âge :
1200+

Lieu de Naissance :
Région de Reykjavík, Islande

Cheveux :
Blonds/mi longs

Yeux :
Bleus

Caractère

Le caractère d'Íseldur est en désaccord total avec son physique d'adulescent négligé. Ce garçon apparaît comme distant, voire froid. Au premier abord, c'est le piège. L'Islandais est en fait un grand bavard, qui a beaucoup à dire, mais sur peu de sujets. Il est d'un naturel curieux, qui a soif de connaissances. Cultivé, il est aussi du genre à étaler sa culture comme de la confiture. Il cultive sa particularité, son identité d'enfant-adulte isolé du reste du monde. Il est au courant des choses qui se passent ailleurs, mais n'affiche aucune sorte d'intérêt si ça n'a aucun impact sur lui. Il emmagasine l'info et basta.

Íseldur a un ego surdimensionné, et ne s'en cache pas. Il est le meilleur dans ce qu'il maîtrise. Il sera plus prudent et fera moins le malin quand le domaine ne relève d'aucune de ses compétences. Il est le dernier à pouvoir reconnaître ses erreurs, mais quand il le fait, c'est sincère. Ca ne sert à rien de le pousser à s'excuser ou quoi, si il estime avoir raison, il ne le fera pas. Et il ne ment jamais, par principe, sur des choses aussi importantes à ses yeux que des excuses ou des disputes. Il déteste blesser les autres sans le vouloir. Par contre si il ne vous aime pas, c'est open bar il peut vous dire vos 4 vérités ou vous envoyer bouler en un claquement de doigts.

Très peu démonstratif, l'Islandais n'aime pas les marques d'affection publiques. Les bisous et autres grosses pelles baveuses le révulsent quand elles sont effectuées sous son nez. Même une caresse aura tendance à le mettre mal à l'aise. Mais en privé il est plutôt demandeur, même si c'est à mi-voix et sans vraiment en formuler la demande.

Gourmand, ce garçon est facilement achetable. La nourriture le rendra tout sucre tout miel et vous assurera qu'il se souviendra de votre nom. Dans ses moments de fatigue, il est du genre à suivre le plus offrant comme un caneton suivrait la canne. Le plus offrant étant le propriétaire de la plus grosse boîte de gâteaux, bonbons et autres bombes de sucre.
Aussi, il est fasciné par les disparitions.


Background : Edge of Eternity


L'odeur âcre des régurgitations humaines lui piquait le nez, associée à celle de l'iode et du fioul, elle en devenait presque intenable. Mais Elinborg ne trouvait pas qu'elle avait beaucoup à se plaindre. Elle était saine et sauve, emmitouflée dans une doudoune 66° North élimée mais encore efficace pour la protéger du vent marin qui les secouait déjà dans le port. Elle n'était pas non plus blessée, et supportait très bien les roulis de l'eau. Le garçon à côté d'elle avait un peu plus de mal, manifestement, puisque le contenu de son estomac était passé par-dessus bord. Courbé en deux par dessus le bastingage, il raclait les derniers résidus de bile acide qu'il crachait par à coups.

Par compassion, Elinborg passa une main sur son dos une fois qu'il se sentit assez vidé pour se rasseoir sur le sol de métal froid. Elle ne lui proposa pas de partager son encas, et eu la délicatesse de ne pas l'engloutir devant lui. Au lieu de ça, elle décida de faire la conversation à ce jeune homme qui avait l'air d'un véritable petit sauvageon. Pour commencer, elle lui demanda son nom, et son âge.

« Je m'appelle Íseldur. Et si je te disais quel âge j'ai, tu ne me croirais pas. »

Elle rit un peu à cette idée saugrenue. Qui était elle pour juger de s'il mentait ou non sur son âge ? Il lui répondit d'un haussement d'épaules, et elle ne posa pas plus de questions sur le compteur d'années d'Íseldur. Il fit semblant de s'intéresser à elle, elle voyait bien qu'il le faisait uniquement par politesse. Mais elle ne s'en formalisa pas, et lui offrit des réponses brèves.

L'hiver commençait à venir sur l'Islande, et ne se limitait pas aux frontières de l'île, la nuit tomba donc très rapidement sur l'océan, et Elinborg jugea intelligent de rentrer dans la cabine d'équipage. Le chalutier qui les avait pris comme passagers était exigu, mais suffisant pour la dizaine de survivants qui s'était embarquée là. Prise d'inquiétude pour l'étrange Íseldur, elle lui offrit de lui laisser la couchette qu'on lui avait octroyée par galanterie. Il refusa, prétextant qu'il ne pourrait pas dormir. Elle se coucha alors, toute habillée, en ayant seulement enlevé sa doudoune et ses chaussures trempées. Elle tenta d'abord de s'endormir, bercée par les roulis et l'odeur du café chaud qu'Íseldur et un marin quinquagénaire engloutissaient. Au bout d'une heure à chercher le sommeil, elle se tourna vers Íseldur, que le marin venait de quitter. De but en blanc, elle lui demanda de raconter son histoire. Pour qu'elle s'endorme. Íseldur eut l'air de trouver l'idée un peu stupide, mais il avait également l'air d'en avoir gros sur le cœur, et n'hésita pas très longtemps avant de s'approcher de la couchette, afin de pouvoir parler tout bas pour ne pas déranger ceux qui dormaient du sommeil du bienheureux.

D'une voix grave et assurée, Íseldur commença son récit par ce qu'il estimait être un bon début. Il raconta comment il était né, par un jour d'hiver où la neige tombait dru, il ne s'étendit ni sur les circonstances de sa naissance, ni sur ses géniteurs. Elinborg choisit de ne pas faire de commentaires, et de n'interrompre le récit que s'il était vraiment nécessaire. Íseldur expliqua qu'on lui avait choisit un nom qu'il trouvait un peu ridicule, et pas très approprié, et précisa que dès qu'il eut appris à parler et à comprendre l'influence des mots sur les choses, il avait décidé d'en changer. Il lui parla de ses premières expériences, qui donnaient l'impression qu'il avait passé son enfance dans un camp de scouts particulièrement archaïque.

Il s'étala un peu sur sa famille. Son frère aîné qui avait eu beaucoup d'influence sur son propre caractère et même sur son apparence, même s'il ne l'avouerait pas au concerné. Il avait pendant longtemps adopté la même coupe de cheveux et le même style vestimentaire, à quelques détails près pour éviter qu'on s'extasie qu'il « prenne exemple sur les grands ». D'après ce que comprit Elinborg, ce garçon n'aimait pas qu'on l'infantilise, et avait tenté toute sa vie de paraître plus mature qu'il n'était. Elle se fit la réflexion que les derniers évènements avaient du lui faire prendre du galon, question maturité. Íseldur la démentit aussitôt, prétendant qu'il avait vécu plus d'une éruption catastrophique, ressentit les effets de la famine et de la peste noire, fléaux qui avaient de nombreuses fois décimé la population islandaise. Elinborg ferma les yeux malgré elle, pensait qu'Íseldur romançait une vie d'immortel imaginaire, dans le seul but de la distraire. Elle s'abandonna à Morphée (bien qu'elle ne fut pas du Nord) quand il aborda la terreur des habitants quand les « Turcs » débarquèrent pour ravager les côtes.

Quand Elinborg se réveilla à cause d'un rayon de soleil, Íseldur n'était plus à ses côtés. Le jeune homme avait décidé de prendre l'air, et elle le retrouva après avoir engloutit un petit déjeuner suffisant. La traversée était longue, et difficile pour un si petit bateau. Elle s'excusa de s'être endormie alors qu'il parlait. Íseldur ne lui en voulait pas. Il comprenait qu'elle avait besoin de dormir, et lui assura que s'il pouvait, il le ferait. Elle lui demanda alors pourquoi il ne pouvait pas.

« J'ai une mutation. A cause d'elle je ressens les ondes, je capte le radar du bateau. Et il y a des choses dans l'océan qui sont terrifiantes. Je préfère rester eveillé pour pouvoir réagir si il y a un problème, aussi. »

Elinborg comprenait. Elle avait de la chance de ne pas être concernée par ces mutations, ses parents n'ayant pas donné d'autorisation pour qu'elle participe à l'expérience. Elle était une des exceptions. Mais elle avait vu les bons et les mauvais côtés que les autres avaient, une fois les mutations développées. Elle proposa donc à Íseldur de lui raconter la suite de son histoire cette nuit encore, si il le voulait bien. Il accepta, et retourna aider le quinquagénaire qui tentait de capter une radio quelconque, pour savoir s'ils étaient seuls dans la mer de Norvège.

A la nuit tombée, Elinborg ayant donné un coup de main au diner, elle avait mis de côté un pain rond au beurre et au fromage et une tasse de café pour Íseldur, qui descendit après avoir finit son quart. Le jeune homme s'installa, pris son temps pour manger, savourant un des derniers produits frais qu'il mangerait avant longtemps. Elle en profita pour lui demander ce qu'il avait dans le gros sac qu'il avait pris avec lui et qu'il stockait dans un des coffres comme s'il était très précieux.

« Des canettes. Plein de gens ont dévalisé les Bonus, mais j'ai trouvé des trucs que personne ne voulait, des fruits au sirop, de la soupe, des spaghettis et des haricots anglais. Oh et du savon, ça peut servir. Un peu d'essence. Des trucs pour survivre au voyage ramassés çà et là. »

Elinborg se contenta de cette réponse, et se tut pour le laisser boire son café en paix. Elle souffla du nez quand il souffla sur ses cheveux pour les dégager de son visage. Il ne semblait pas avoir l'habitude de la longueur, elle lui offrit un élastique pour les tenir en place, il accepta avec gratitude et releva sa tignasse informe avant de reprendre son récit où il l'avait laissé. Il ne s'attarda pas trop sur les attaques dont il avait soit disant été témoins, et déblatéra un peu sur la haine grandissante envers les Danois et ce qu'ils représentaient, une oppression qui nourrissait lentement mais sûrement un désir d'indépendance parmi le peuple. Il évoqua un grand homme aux cheveux indomptables qu'il admirait, puis détestait, puis appréciait à nouveau. Il semblait qu'Íseldur avait des relations fluctuantes avec ceux qu'il considérait comme étant sa famille. Elinborg se permit de lui demander s'il avait des noms, il éluda la question, comme s'il ne voulait pas les révéler. Elle se dit que ça faisait partie de ce personnage mystérieux qu'il s'inventait.

Íseldur évoqua la douleur, l'abandon, avec tant de précision qu'il avait l'air de l'avoir vraiment vécu. Il évoqua la guerre, vue de loin, une guerre de conviction, qu'il aurait aidée à mener. Elle eu l'impression qu'il lui narrait un roman de Jonasson, l'auteur suédois, tant ça lui semblait incroyable et rocambolesque. Avec une pointe d'humour, il évoqua les réunions de l'Althing, il disait les avoir toutes vues. Certaines étaient ridiculement courtes, d'autres abominablement longues, mais c'était toujours un attroupement, jusqu'à la période moderne. Elinborg laissa échapper un rire quand il raconta précisément comment le vieux Dáði était tombé de cheval après un coup d'hydromel de trop.

Íseldur était passionné par son propre récit. Ses mots étaient fluides, il semblait ne pas réfléchir longtemps entre deux transitions. Il raconta ses joies, aussi. Elles étaient fugaces et basées sur des choses futiles de la vie. Il aimait la nature, la neige, et se perdre dans les landes. Il disait que beaucoup de gens avaient disparus, comme avalés par leur île. Il incluait Elinborg quand il parlait du pays, ce n'était pas son île, mais la leur, à eux tous, ceux qui sont nés sur ce sol et qui l'ont habité, façonné, protégé. Il avait plusieurs fois tenté de retrouver tout seul ceux qu'on ne cherchait plus.

Il en arriva au vingt-et-unième siècle, à l'engouement d'un pays au développement très rapide, à des gens qui avaient la tête à l'envers pour l'argent facile qui tombait dans leurs poches. D'un désenchantement provoqué par la crise, de la colère, de l'injustice ressentie par tous. Il était aussi enflammé qu'en parlant d'indépendance ou des évènements de 1975. Enfin, il parla des avancées scientifiques, et technologiques, qu'il affectionnait. Il voulait que tout le monde soit à la pointe, sur l'île. Qu'on ne regarde plus les Islandais comme un peuple de sauvages consanguins qui bouffent des couilles de mouton au petit dej.

Elinborg n'était pas en âge de voter quand la décision a été prise d'autoriser les expériences sur l'ADN des Islandais. Mais ses parents étaient d'accord avec ça, seulement pas sur leurs enfants. Íseldur avait lui, suivit ça de loin, n'ayant manifestement pas de carte d'électeur en cours de validité. Elinborg eut la politesse de ne pas demander pourquoi, et il enchaîna sur son émerveillement face aux bons résultats des expériences. Mais même si lui-même n'avait pas directement fait partie du poule de cobayes, il développa naturellement une mutation, dont il ne comprit la nature que plus tard. Elinborg pensa qu'il s'agissait d'un mensonge et qu'il ne voulait pas avouer qu'il s'était inscrit pour participer aux essais, et elle coupa court au récit, fatiguée et souhaitant dormir. Íseldur lui souhaita la bonne nuit, et alla se faire un café.

Le voyage jusqu'aux côtes norvégiennes avait bien duré trois jours, et Elinborg alla se cacher dans un des entrepôts du port dans lequel le bateau avait accosté. Íseldur décida de lui tenir compagnie une nuit de plus, avant que leurs chemins se séparent. La jeune fille voulait aller se réfugier dans les villes du nord de la Norvège, peu touchées par le SDG, et pourquoi pas au Svalbard si elle trouvait une embarcation. Íseldur voulait descendre en Italie, et passer par la Suède, il ne voulait plus s'encombrer de bateau et espérait que l'Oresund tenait encore. Les deux Islandais partagèrent une boite de soupe aux légumes âcre et trop salée.

Íseldur fit semblant de s'intéresser à la vie d'Elinborg, qu'elle résuma simplement. Elle n'avait pas de grands discours de batailles à romanciser. Il écouta, poliment, fit quelques commentaires qu'elle releva, ou non. Et elle s'intéressa très vite à la fin du récit d'Íseldur, qu'elle n'avait pas entendue. Il essaya d'éviter le sujet, arguant qu'elle la connaissait, la fin du récit. Mais elle insista, en posant des questions sur cette fameuse mutation. Il se tut un instant, et à mi-voix, lui expliqua.

Il n'avait d'abord rien suspecté, ça avait commencé par des migraines, des maux de têtes récurrents qui l'avaient un peu tracassé. Mais il pensait à une fatigue passagère. Il s'était aperçu que quelque chose clochait vraiment quand il se surprit à changer les chaînes de la télévision sans même toucher la télécommande. Il avait alors, à la manière de Matilda dans le roman de Roal Dahl, testé cette nouvelle aptitude. Il avait beaucoup joué, tel un gros gamin, trifouillé les réglages des gens dans le bus. Mais les ondes qu'il captait étaient de plus en plus difficiles à supporter. Il se surprenait à s'éloigner de plus en plus de la ville, en vain. L'Islande est le pays le plus connecté du monde, presque 90% de l'île est couverte par le réseau. Il se sentait oppressé par les ondes, son mal de tête lui donnait l'impression qu'il allait exploser. Il était pris de nausées, de saignements de nez, et se sentait de plus en plus faible. Un soir, il envoya tout balader, et décida, lui aussi, de se faire avaler par la terre d'Islande.

Íseldur raconta son court exil, comment il s'était installé au milieu de la lande, qu'il ne s'était arrêté de marcher que quand son mal de tête s'était arrêté. Il s'était installé dans le sud, à bonne distance de la route circulaire. Il allait régulièrement s'approvisionner dans une station service, à grands efforts. Mais il ne se tenait pas informé des évènements, et ne sut pas pour le SDG.

Apportée par les touristes, cette maladie avait transformé le petit paradis du nord en piège mortel. Elinborg avait été témoin du désastre, et ce fut à son tour de raconter à Íseldur sa version de ce qu'il avait entendu par bribes lors de son périple de retour à Reykjavik. Les gens avaient tenté de mettre les contaminés en quarantaine, et de contrôler l'arrivée des gens dans le pays. Mais allez contrôler les frontières d'une île, sans même une armée pour ça. Les gardes côtes furent bientôt décimés, les Islandais laissés avec pour seule protection une poignée de policiers qui n'étaient même pas autorisés à porter des armes.

Íseldur n'avait compris que quelque chose n'allait pas qu'en voyant la station service abandonnée. Même pas fermée, comme si ses propriétaires étaient partis à la hâte. Curieux de savoir pourquoi, il avait marché jusqu'à la ville la plus proche. Il n'y avait trouvé là que vide et désolation, des cadavres de mutants et d'humains jonchant le sol. Et plus aucune onde pour lui vriller le cerveau : les réseaux étaient tombés avec les techniciens qui s'en occupaient. Il poussa jusqu'à la capitale, essayant d'interroger les gens qu'il croisait çà et là. Il s'en voulait d'être allé se mettre à l'abri comme un gros froussard pendant que les autres se battaient, souffraient, étaient obligés de fuir. Quand il se rendit compte qu'il ne servait plus à rien de rester sur un bout de caillou infesté, il fit quelques provisions, et s'enfuit sur le premier bateau qu'il vit.

Et ainsi finissait son récit. Elinborg le gratifia d'une tape amicale sur l'épaule. Íseldur la remercia de l'avoir écouté, et il alla se coucher. Maintenant qu'il était sur la terre ferme, il avait besoin de dormir. Elle lui souhaita bonne nuit, et se permit de lui demander ce qu'il allait faire en Italie.

« Chercher ma famille. »

Dès que le soleil pointa le bout de son nez, Íseldur se leva du sol vermoulu et humide, frottant ses vêtements qui n'étaient pas tout à fait secs. Il accorda un dernier regard à la jeune fille qui dormait encore, roulée en boule sous sa doudoune. Il replaça bien le vêtement, avant d'attraper son sac et de quitter l'entrepôt. Leurs chemins se séparaient, lui devait gagner le sud, le plus vite possible.

Habitué à la randonnée, il n'eut pas trop de mal à passer en Suède, et les mutants n'avaient pas l'air de s'attarder dans les campagnes scandinaves. Ils étaient plus faciles à éviter si on évitait les villes. Mais en évitant les villes, on s'éloignait des ressources nécessaires à la survie. Íseldur vit ses provisions fondre comme neige au soleil, même en se rationnant au maximum. Et on ne pouvait garder une boite de conserve ouverte trop longtemps. Il se risqua à se réapprovisionner à Malmö, avant d'emprunter l'Oresund, pont bien trop exposé et dangereux. Au pas de course, il ne s'attarda pas autour des épaves de voitures qui jonchaient le pont, de peur d'une mauvaise rencontre.

Tout au long de son périple, l'Islandais avait tenté de reconnaître un visage connu, cherché à savoir si il était le seul sur le chemin de l'Italie. Malheureusement, il resta désespérément seul. Continuant vers ce qu'il pensait être le sud, il se perdit dans les forêts allemandes, quelque part entre Liepzig et Berlin. Il avait faim, était faible et commençait à croire que cette idée d'aller à pinces jusqu'à Milan était carrément mauvaise. Sa chance tourna quand il trouva une voiture abandonnée, apparemment en état de marche, et équipée d'un GPS portatif. Il avait toujours esquivé les véhicules, mais cette fois décida de l'inspecter. Il se trouvait que la Volkswagen était en état de marche, mais qu'il lui manquait du jus.

Il restait à Íseldur le petit bidon d'essence qu'il avait chippé, et il décida de l'utiliser. Il fit un plein sommaire, et alluma la voiture. Il ne cherchait pas à l'utiliser pour avancer plus vite, puisqu'avec si peu d'essence il n'irait pas bien loin. Il se servit de la batterie qu'il avait pu actionner grâce à l'essence pour recharger le GPS, et passer une bonne nuit au chaud grâce à l'abri que procurait le véhicule. Maintenant que le GPS était à nouveau fonctionnel, il lui suffirait d'économiser la batterie de l'appareil, et il ne se perdrait plus.

Íseldur se félicita de cet éclair de génie rare arrivé à un moment opportun. Il se servit de l'appareil pour rester en périphérie des grandes villes et pour emprunter les axes routiers secondaires. L'avantage des GPS, c'est que la réception satellite est un peu plus sûre qu'une réception terrestre, et qu'il y avait suffisamment d'informations pré-enregistrées qu'il aurait pu continuer même sans connexion satellitaire, en suivant la carte sans mises à jour. C'est comme ça qu'il passa en Suisse, et se rapprocha de l'Italie. Il eut beaucoup de chance de ne pas tomber sur des mutants, mais encore une fois, il était d'une prudence excessive, sachant pertinement que son petit gabarit et son petit sac à dos ne suffiraient pas face à un mutant agressif.

Un nouveau moment de faiblesse le conduisit dans un village abandonné, le genre de ville frontalière qui devait profiter de la fatigue des touristes pour pratiquer des prix exhorbitants. Quel que soit le prix, il semblerait que plus personne ici n'était en mesure de lui offrir le gîte et le couvert. Aucun problème pour Íseldur, qui alla se réfugier dans une des maisons encore debout, non sans vérifier avant que rien de désagréable ne s'y cachait. Il se réfugia dans ce qui était une salle de bains. Le miroir lui renvoya le reflet d'un jeune homme amaigri, à la tignasse de sauvage et aux joues bouffées par les irritations. Il soupira, accablé par le poids de tant de fatigue accumulée. Il attrapa de quoi s'installer un lit convenable dans la baignoire, ferma les volets et verrouilla la porte. C'était à la fois pour se laisser le temps de réagir si quelqu'un forçait la porte, et un désavantage si il se retrouvait coincé entre le mur et ce qui serait derrière la porte. Mais sa priorité était de dormir. Ce qu'il fit après quelques heures d'angoisse à se tourner et se retourner.

Il fut reveillé tard dans la matinée par des bruits de lutte au dehors. D'abord prudent, il défit les volets avec une extrême lenteur pour pouvoir regarder par la fenêtre ce qui se passait. Il ne put rien distinguer, à part les silhouettes des mutants qui semblaient poursuivre une autre silhouette. Pas sûr de s'il devait agir, il se raisonna très vite avec l'argument imparable qu'il n'avait tout simplement pas de quoi se défendre.

Íseldur suivit des yeux un homme en trainer un autre dans la maison d'en face. Restant dans sa cachette, il le vit ressortir très vite sans l'autre homme. Un instant, il crut reconnaître quelqu'un dans cet asiatique qui ne s'attarda pas dans le coin. Pas très sûr de ce qu'il avait vu, il attendit un peu, mais son intuition lui ordonnait d'aller jeter un œil, pour être sûr, pour pas être un gros lâche qui laisserait un blessé en arrière. Il attendit quand même que le silence retombe, avant de déverrouiller la porte et d'aller voir le fameux blessé.

Il trouva un jeune homme étendu sur le sol, un masque sur la tête. Son premier réflexe fut de lui enlever, pour voir si il le connaissait, ou s'il était blessé. Il n'était pas blessé, mais il l'avait déjà vu. Sa mémoire lui faisait un peu défaut, et il ne sut pas tout de suite mettre un nom sur son visage. Il se contenta de vérifier si il y avait des blessures dont il devrait s'occuper, et d'attendre qu'il reprenne conscience.

Quand ce fut chose faite, il se présenta, demanda son nom à Hong Kong, et lui exposa brièvement la situation. Il ne voulut pas le laisser partir tout seul de son côté. Déjà parce que c'était stupide, puisqu'ils allaient au même endroit. Ensuite parce que la solutide pesait sur ses épaules, et qu'il avait l'impression d'avoir oublié comment parler. Il argua qu'il pouvait lui être utile, puisqu'il avait le chemin au creux de sa main. Íseldur voulait achever ce périple, vite, et bien.

Il n'avait plus envie d'être seul et effrayé tel l'enfant qu'il ne voulait plus être.


Petits headcanons en vrac <3

❅ Íseldur est la représentation de l'Islande.  ❅ Il a choisi lui même son nom. Íseldur signifie "glace et feu", Jói est un diminutif de Jón, prénom le plus populaire en Islande. Enfin, Jórðsson signifie "fils de la Terre". ❅ Il a une relation particulière avec la Terre, qu'il considère comme toute-puissante. ❅ Parfois, il peut ne plus donner signe de vie, il se perd dans les terres pour chercher les gens qui disparaissent sur son île. ❅ Effrayé par les éléments, il donne l'impression d'être lui-même une force de la nature quand il tremble comme une feuille à l'intérieur. ❅ Ce dont il a le plus besoin, c'est d'amour.

© Sue

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